Eve Goderniaux. Le Micro Learning : la fin de la flânerie au bureau ?

Publié le par seraphin ALAVA

       Après avoir réécouté l’interview de Frédéric Soussin[1]sur le Micro Learning, cette phrase m’a interpellée : « Il y a beaucoup de choses qu’on fait dans une journée et qui peuvent être améliorées, que ce soit dans le management, dans la finance, dans l’utilisation de son ordinateur ou de plein d’autres choses. » Je me suis demandée comment les entreprises s’emparaient de cette nouvelle pratique de formation et ai fait un tour sur internet.   

 

       Ce sont les boîtes de consultants qui m’apportèrent les premières réponses. Quelques unes d’entre elles proposent de remplacer des formations en entreprises qui sont « coûteuses en temps », « lourdes », par l’utilisation du Micro Learning (dans le cas de formations potentiellement susceptibles d’être remplacées par ce format).

           

        On peut lire aussi, dans un article relatant une étude faite aux Etats-Unis sur le temps passer à surfer sur le web durant les heures de travail, que « les travailleurs interrogés passent en moyenne 2,09 heures à flâner durant leurs heures de travail» et que « les chercheurs ont (...) remarqué qu'Internet était à l'origine de la majorité du temps perdu par un salarié sur son lieu de travail[2]»

           

        Je me doute que le Micro Learning peut vite devenir une nouvelle pratique qui permettrait de compléter une formation tout en l’allégeant, parfois la remplacer, et, faisant d’une pierre deux coups, permettant de « remplir » un temps qui aurait pu être consacré à la flânerie de l’employé. Les chercheurs dont il est fait allusion dans l’article « remarquent que le Net devient de plus en plus intégré sur le lieu et dans les méthodes de travail, devenant peu à peu un outil polyvalent et rapidement accessible, qui pourrait d'un autre côté augmenter la productivité de l'employé. »[3]

 

            Mais lorsque je m’imagine ces employés poussés à une plus grande productivité, à une optimisation maximale de leur activité, j’ai quelques craintes de voir le phénomène du burn out prendre de l’ampleur. Difficile de trouver des raisons de ne plus être hyper-performant quand on nous donne les outils quotidiennement d’être hyper-compétent. La flânerie a ses bons côtés je pense. Elle permet dans certains cas de relâcher la pression, de vivre moins péniblement son travail, d’être même, parfois, plus productif. Elle fait partie de ces stratégies de défense contre la dureté du travail qui sont vécues clandestinement par les employés même si elles sont connues et malgré tout tolérées par les employeurs...

 

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<br /> Je trouve l'article bien fait et intéressant. J'aurais quelques réserves cependant sur la conclusion que je trouve un peu flottante, quand tu dis par exemple "[La flânerie] permet [...] d’être<br /> même, parfois, plus productif"; même si je suis de cet avis, je trouve que ça aurait mérité un petit développement.<br /> <br /> <br />
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